Ce vieux fantasme de droitard boomer surgit à chaque manifestation ou problème dans les banlieues. Selon lui, le recours à l’armée peut éradiquer le problème de celles-ci. Je vais essayer de donner quelques pistes de réflexion pour calmer son ardeur de donneur de leçon derrière son clavier, en peignoir.

LE SPECTRE DE LA BATAILLE D’ALGER

L’événement algérois donne un exemple de réussite dont le droitard aime se souvenir.

En effet, suite aux nombreux attentats perpétrés par le FLN contre la population, le pouvoir civil délègue en 1956 tous pouvoirs au général Massu pour démanteler toute l’organisation du FLN. En janvier 1957, Massu entre dans Alger avec 8 000 paras et proclame ensuite la loi martiale. De son côté, le FLN réplique par des attentats et une grève générale. Vient la radicale réponse de l’armée qui divise la ville en secteurs et ceint en particulier les quartiers musulmans. Les paras exercent une sévère répression et procèdent à des arrestations massives. Ces nouveaux policiers en treillis et bérets verts vont même interner les détenus dans des centres, où l’on a recourt à la fameuse torture pour obtenir des informations. L’armée a ainsi gagné la bataille d’Alger en éradiquant les attentats et la guérilla urbaine.

Le droitard est donc content, pour une fois “il” a maté le problème des banlieues françaises. Ce souvenir de réussite militaire radicale contre une population arabe basée dans des quartiers lui fait faire ce constat de haute voltige : l**e **problème est le même, il faut envoyer aujourd’hui l’armée dans les banlieues pour résoudre ces tensions !

UNE IDÉE PAS NOUVELLE :

Les candidats à l’investiture LR Valérie Pécresse ou Éric Ciotti ont envisagé cette solution lors des débats organisés pour la primaire.

En effet le recours à l’armée pour rétablir l’ordre sur le territoire national, et notamment dans les quartiers sensibles, n’est pas une idée de notre Jean-Michel droitard. «Il faut que la peur change de camp. Et pour cela, il faut faire des exemples, des opérations coups de poing», a déclaré alors la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse. «Il faut faire des brigades coups de poing, où il y aura de la police, des douanes, des juges, et l’armée en appui», a-t-elle ajouté pleine de convictions. Quant au député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, pour lui, l’armée pourrait être appelée dans le cadre d’un «quoi qu’il en coûte sécuritaire».

MAIS L’ARMÉE NE SAIT PAS FAIRE DU MAINTIEN DE L’ORDRE, CE N’EST PAS SON BOULOT, IL FAUT UNE POLICE COMPÉTENTE.

Déjà l’armée n’est pas faite pour combattre des français.

Ensuite, Jean-Michel droitard ne sait pas bien ce qu’est le travail de l’armée. Elle ne fait en aucun cas partie des forces de l’ordre, il n’y a pas d’officier de police judiciaire au sein de l’armée, et jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas de guerre civile en France. De plus, les interventions des militaires sont toujours dans le cadre de l’antiterrorisme ou du maintien des frontières. Que la force militaire puisse faire baisser la petite délinquance par sa présence dissuasive, ou qu’elle rassure la population se sentant alors protégée, très bien. Mais ce sont des effets de bord. Ce n’est pas du tout la mission principale de l’armée. Sa mission principale est d’être capable de lutter contre la menace terroriste. Il ne faut pas que le tonton droitard lors du dîner de famille fasse la confusion, attention !

De plus, ce qui est inquiétant, c’est que le politique voudrait faire porter sur l’armée l’échec de ce qu’elle aurait dû faire avec d’autres moyens.

La question qui se pose aussi est pourquoi le Raid ou le GIGN ne peuvent pas prendre en compte la mission.

L’armée intervient pour les problèmes aux frontières. Pour ce qui est de l’ordre sur le territoire national, la police et la gendarmerie sont censées pouvoir s’en occuper !

IL EN VA AUSSI SUR LE FANTASME QU’ON FAIT PORTER SUR L’ARMÉE.

En fait l’armée c’est quoi ? La Défense est constituée de forces armées (l’armée de terre, la marine nationale, l’armée de l’air et la gendarmerie nationale) et d’organismes de planification, d’organisation et de soutien. Elle est organisée autour de 5 fonctions stratégiques :

– la connaissance et l’anticipation, où l’on retrouve le renseignement et la maîtrise de l’information ;

– la prévention à savoir la mise en place de système de veille, la lutte contre les trafics et la prolifération nucléaire, bactériologique et chimique ;

– la dissuasion avec les deux composantes nucléaires sous-marines et aéroportées. La dissuasion est le rempart ultime de la sécurité du pays ;

– la protection : c’est à dire la lutte contre le terrorisme, la surveillance des espaces terrestres, maritimes et aériens de la France, la gestion des crises ;

– l’intervention : ce sont principalement les interventions hors du territoire national, notamment lors des opérations extérieures, le plus souvent dans un cadre européen ou international.