Comme nous le savons tous, les cinémas rouvrent le 19 mai. Au milieu de Slalom, Adieu les cons, le dernier voyage, Drunk et bien d’autres films intéressants, se cache un petit documentaire assez peu diffusé qui vaut largement le détour. Quitte à aller au cinéma, autant voir un film politiquement brillant.

Le feu sacré d’Eric Guéret est sans doute l’un des meilleurs documentaires sorti ces dernières années, rien que ça. Le film raconte le combat des ouvriers de l’aciérie Ascoval pour trouver un repreneur. Il est toujours compliqué de tourner un tel film, tant le sujet est complexe pour des personnes comme vous et moi, n’ayant pas forcément toutes les notions économiques. Et pourtant Eric Guéret arrive parfaitement à nous faire comprendre les enjeux d’une telle usine au bord du gouffre et ce, sans jamais intervenir de lui-même. La parole est laissée aux acteurs, en particulier aux deux hommes présents sur l’affiche représentant les syndicats.

Avec ses différents rebondissements ne permettant jamais aux hommes filmés de prendre, ne serait-ce qu’un peu de repos, le spectateur se prend au « jeu » comme s’il y était. Le stress permanent prend aux tripes. On veut que ces hommes réussissent à trouver ce repreneur, ce sauveur. Eric Guéret montre le combat d’hommes tous unis pour la sauvegarde d’une usine qui répond, pourtant, à toutes les exigences de notre France mondialisée : l’écologie et la matériel de haute qualité.

Parce que l’affaire est médiatisée, l’État se voit contraint de la prendre au sérieux, gros point noir pour le gouvernement Macron. Ce film met en lumière toute la tristesse de la désindustrialisation, malgré un pays qui pourrait être au top niveau de l’industrie. Face aux grands patrons qui n’hésitent pas à partir de France pour raison financières, il y a ces petits ouvriers qui ont passé pour certains leur vie dans cette usine au bord du gouffre et qui sont prêts à tout pour sauver leurs emplois, certes, mais surtout préserver l’économie de leur région. Non seulement le film est réussi, mais il est aussi d’une véritable utilité pour tout militant politique.

Bienvenue dans la France d’en bas.