Les gens avec qui l’on discute s’étonnent souvent de l’opposition de principe qu’a Dextra vis-à-vis de la police, et plus généralement de l’ensemble des forces de l’ordre. Il nous paraît nécessaire de présenter ici les raisons qui nous poussent à tenir cette position loin d’être consensuelle.
CE QUE NOUS VOULONS
Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler quel est le but de Dextra. Nous avons pour objectif de participer à la prise des pouvoirs afin de remettre la France sur pieds. A ce titre, nous dénonçons à temps et à contretemps les éléments qui ont fait choir notre pays et qui le maintiennent à terre. Si le pouvoir est évidemment le principal responsable, son bras armé que sont la police et l’armée en sont coresponsables. A ce titre, elles doivent tout autant être combattues. Peu importe que les hommes qui les composent puissent être de valeureux patriotes ou de sympathiques pères de familles, il est probable que les teutons qu’ont combattu nos grands-parents étaient composés aussi de gens tout aussi aimables en société. Il n’empêche que s’ils s’étaient retranchés derrière cet argument, nous serrions aujourd’hui prussiens.
La prise du pouvoir passe par l’affaiblissement de l’adversaire et par l’identification de l’ennemi. L’ennemi dont nous parlerons ici, c’est la Police, car c’est elle que nous rencontrons régulièrement en face de nous sur le terrain, et c’est la police et l’armée que nous aurons probablement en face de nous lors de l’hypothétique assaut final (puisque sa mission est la défense du pouvoir que nous voulons prendre). En effet, les « forces de l’ordre » ont, sous la Vème République, pour objet non le service des membres de la Cité, mais la défense de la République (ex. en Algérie). Si nous voulons être conséquents, nous devons garder à l’esprit que l’institution policière AUJOURD’HUI n’est pas notre amie. Elle n’a pas à l’être, et nous n’avons pas à la convaincre d’être avec nous puisque son essence même est de défendre le pouvoir en place quel qu’il soit. Un policier peut avoir des opinions similaires aux nôtres, il reste légaliste avant tout, et défendra le pouvoir en place, peu importe la couleur politique qui gouverne.
LA FORCE
« La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique », Blaise Pascal
Le combat politique est un rapport de force, il peut être physique, moral, culturel ou intellectuel. La nature même du combat implique ce rapport entre plusieurs factions qui ont chacune leurs atouts et leurs faiblesses. La base de notre rapport à la police tient dans cette prise de conscience. La police n’est pas une structure neutre (comme corps constitué, elle a une opinion bien qu’elle ne fasse que suivre les ordres, ou qu’elle les attende), mais elle est la pièce maîtresse du pouvoir. Par définition elle est contre nous et le sera tant que nous n’aurons pas pris le pouvoir et que nous serons son ennemi. La police possède, par délégation de l’Etat (qui a par principe le monopole de la violence légitime) la Force légale. C’est elle qui fait régner « l’ordre », une légalité et un ordre qui ne sont pas les nôtres. Ainsi, la police pourra mettre énormément d’énergie à déloger la ZAD de Notre Dame des Landes ou plus proche de nous l’église Sainte-Rita, mais laisser prospérer des zones entières de non droits (cités, occupations de Roms…). Elle pourra verbaliser avec beaucoup de sévérité des automobilistes et laisser faire des dealers ou des cambrioleurs, réprimer violemment des manifestations patriotiques, et rester l’arme au pied face à des destructions de biens par des « sauvageons ».
La Force que les institutions policières et judiciaires ont entre leurs mains est immense. Nous le voyons régulièrement quand, pour maintenir une paix civile relative, un déploiement important est mis en place. Mais cette force n’en n’est qu’une parmi d’autre. L’Etat veut avoir le monopole de la Force et de la Violence. A nous de créer des « contre-forces », qui ont de toute façon toujours existé (jacquerie, poujadisme), et qui existent encore bien souvent chez nos « adversaires » (ZAD, black blocs etc…). En attendant de prendre le pouvoir, les deux propositions ne sont pas antinomiques. Dans la situation actuelle, il n’est pas scandaleux de promouvoir des Forces parallèles (qu’elles soient physiques ou morales), tout en militant à terme pour un ordre juste, où la police sera rendue à sa fonction de défense des honnêtes gens, et l’armée à la défense des frontières et de la présence française à l’étranger. Quand nous parlons de « forces parallèles », nous ne parlons bien évidemment pas ici de milices, mais d’une Force Morale chez chacun de nous qui nous laisse éveillés et prêts à agir devant l’injustice que nous pouvons constater autour de nous. Nous ne créons pas le désordre, mais nous devons être en capacité physique et morale de riposter si nous sommes témoins ou victimes d’un désordre.
Pour nous armer intellectuellement, il faut désarmer le mythe de la Force de l’adversaire. Bien sûr le pouvoir de la police est énorme que ce soit en moyens humains et technologiques, capacités de projection comme d’écoute. Mais ces forces peuvent se transformer en faiblesses. Là où la police a un appareil lourd et hiérarchisé, nous devons avoir la spontanéité et la souplesse. Là où la police a des bastions à protéger (commissariats, institutions publiques), nous n’avons d’autres zones à défendre que nous même. Nous devons être des Francs-tireurs, des partisans et en aucun cas singer les « forces de l’ordre » en recréant des lignes, des uniformes et des chaines de décisions complexes. Nous ne devons pas calquer notre Force sur celle de nos adversaires mais au contraire être fort là où il est faible. Nous devons appuyer sur ses contradictions et faire tomber ce géant aux pieds d’argile, le pouvoir viendra avec.
L’ORDRE
« L’ordre, c’est l’harmonie » Charles Maurras.
L’argument essentiel de nos détracteurs contre la dénonciation des forces de l’ordre réside dans le sophisme que si nous ne sommes pas pour les forces de l’ordre, nous sommes pour le chaos et l’anarchie. Nous avons vu que la police est au service d’un ordre injuste puisqu’il détruit notre pays.
Il n’y a qu’un seul Ordre juste, celui qui s’inspire de la loi naturelle. Un Ordre qui recouvre des notions simples de justice et d’équité, compréhensible par tous et applicable à tous. On peut le résumer simplement par la défense de la sécurité, de la propriété et de la liberté de chacun. L’ordre doit être minimal, c’est-à-dire peu visible et peu nécessaire : c’est la présence du garde-chasse dans nos campagnes ou de l’agent de circulation dans nos villes. Dans une société apaisée, dont on a extrait le problème du capitalisme débridé, du règne de l’argent et de l’immigration, c’est l’objectif vers lequel l’on doit tendre. La sécurité de « proximité », est gérée par les citoyens et arbitrée par une justice juste. La police agit lorsque cette sécurité de proximité ne peut être gérée par la base («voisin vigilant»). C’est le principe de subsidiarité qui doit être la base de toute politique : l’action vient de la base et passe à l’échelon supérieur quand il ne lui est pas possible d’agir. En effet la compétence appartient à la base, et ce qu’elle ne peut pas faire, c’est l’échelon supérieur qui le prendra alors en charge. Nous vivons aujourd’hui une situation intégralement renversée.
A ce jour nous sommes dans un principe de subsidiarité inversée, l’Etat par le biais des « forces de l’ordre » s’arroge l’ensemble des pouvoirs de police (monopole de la violence) et accepte difficilement que l’on puisse se défendre en cas d’agression. Ainsi on lit régulièrement des condamnations d’honnête homme ayant défendu son bien et sous prétexte d’avoir tué son agresseur (parfois même avec sa propre arme) être mis en détention provisoire, voir être condamné. L’Etat en atomisant les individus les laisse seuls face à eux-mêmes. Il les désarme à son seul profit et à celui des bandits. La défense de l’Ordre passe par une prise de conscience de chacun des citoyens de sa responsabilité dans la défense de cet Ordre. La violence, les incivilités et la criminalité seront naturellement tempérées par la peur du coup de fusil. Cette prise de conscience est évidemment longue et passe par de la pédagogie tant l’idéologie « non-violente » et anti-arme a triomphé depuis 50 ans.
Chacun de nous peut constater qu’aujourd’hui l’ordre en place n’est pas l’Ordre juste. Les forces de l’ordre sont des forces du désordre et doivent être dénoncées comme l’agent de l’ordre injuste. En aucun cas elles ne doivent être encouragées, y compris et surtout si elles font par erreur ou par hasard leur travail. Il est normal que parfois, la police arrête un brigand ou fasse cesser une injustice, il arrivait que la police stalinienne ou hitlérienne fasse aussi correctement son travail de police en arrêtant des criminels, n’était-elle pas pour autant le bras armé d’un régime injuste ? Elle l’était tout autant, voire, en résolvant certaines injustices, elle participait à son maintien, donnant l’illusion au citoyen que cela pourrait être encore pire en favorisant ainsi le statu quo.
Il est inutile aussi de prétendre vouloir « noyauter » le système de l’intérieur. Des centaines de milliers de français sincères s’y sont essayés sans jamais y réussir. A moins d’une vocation irrépressible et irremplaçable, il est inutile de s’engager dans ce genre de métiers, et même si malgré nos recommandations l’envie subsistait, il faudrait y aller sans illusion et en ayant conscience qu’il est fort probable que l’on agisse un moment ou un autre contre les intérêts réels de la France. Il est fréquent que, chez les jeunes militants, l’envie d’appartenance à un groupe social puissant avec ses coutumes et ses mythes soit forte. Si ces éléments peuvent attirer un jeune militant, il ne doit pas oublier qu’un jour il devra faire un choix : soit le Mythe, soit la réalité charnelle. Les raisons, le jour venu, pour ne pas agir sont toujours multiples : peur de perdre son emploi, son statut social, voire hésitation devant l’idée « qu’il est trop tôt ». Il sera toujours trop tôt. L’engagement au sein des forces de « l’ordre » républicaines éloigne du politique. Le « devoir de réserve » n’est qu’un cache-sexe finalement confortable. La réalité est que la promiscuité prolongée dans ce genre d’institution finit par supprimer toute hauteur de vue et toute visée stratégique vue autrement que par le prisme de « l’ordre » et de la « sécurité ». Enfin, il est inutile d’évoquer les circonvolutions intellectuelles nécessaires au patriote qui, dans le cadre de son métier, sera contraint de réprimer des manifestations patriotes ou protéger la circulation de migrants ou de relâcher des clandestins. Qui n’a jamais vu lors des Manifs pour Tous tel ou tel gradé confesser que ses enfants étaient dans le cortège, ont-ils pour autant agi pour que nous puissions gagner ? Non, il était trop tôt.
La vraie défense de l’Ordre ne passe pas par la police et l’armée. La gestion d’une entreprise, d’un syndicat, d’une association de quartier fait commencer l’Ordre juste. Autant de postes où en faisant respecter la justice et l’équité, l’on contribue à rétablir l’Ordre juste et à diffuser petitement dans la population par la vertu de l’exemple les valeurs que nous défendons. A qui se sent l’âme de diriger des foules, défendre la veuve et l’orphelin, son épanouissement personnel sera plutôt à chercher dans ce type d’activités.
L’ANARCHIE
« La plus haute perfection de la société se trouve dans l’union de l’ordre et de l’anarchie » Pierre-Joseph Proudhon
Pour conclure, nous nous devons d’aborder la question de l’anarchie. Nous l’avons vu, la dénonciation de l’ordre et de ses forces, n’est pas nécessairement synonyme d’anarchie, même si une certaine dose à la base de la société peut être souhaitable.
Une société d’ordre, n’est pas une société fasciste. C’est même tout le contraire. Le fascisme veut par le biais de l’état s’immiscer dans l’ensemble de la société et tout règlementer : associations, métiers, éducations. Elle impose par le haut l’organisation de la base. L’expérience a montré que ce genre de fonctionnement même si il pouvait avoir dans un premier temps des résultats réels ne perdure pas dans le temps. Les rapports entres les individus, institutions et associations sont artificiels et ne survivent que difficilement à la mort du chef.
Pour la pérennité de la société, nous devons aspirer à recréer des rapports réels, organiques. Ces rapports ne peuvent fonctionner sur la durée que si ils viennent de la base et non d’en haut. Pour y arriver, il faut laisser une certaine part de nature agir d’elle même, et tel un jardinier n’être là que comme tuteur afin que ces rapports croissent en s’embellissant. En ce sens, nous pouvons cautionner une certaine forme d’anarchie comme l’auto-organisation des gens et des groupes sans une institution étatique et bureaucratique. Le monde moderne nous a habitués au rationalisme et à l’organisation structurée des hommes et des choses. Pour retrouver la liberté, nous devons en sortir et nous orienter vers d’autres approches moins centralisées, moins organisées. Le monde moderne tend vers toujours plus de rationalisation, de régulation, voulant tout gérer, tout organiser – d’où son aspect totalitaire. Nous savons nous que l’homme livré à lui même peut être capable du meilleur comme du pire, c’est à la politique d’éviter le pire, et à l’homme de faire le meilleur. Il est parfois surprenant de voir, surtout chez les français, comment lorsqu’ils sont livrés à eux mêmes, l’art de la débrouille peut vite se transformer en véritable société organique, hiérarchisée et dans son genre efficace. Il faut cependant reconnaître que nous sommes sous le joug d’un état centralisé et totalisant depuis si longtemps qu’il est possible que quelques réflexes mettent un peu de temps à se remettre en place. Peut être sera-t-il temps lorsque la situation se présentera que l’état serve de béquille aux peuples émancipés, mais nous n’y sommes pas encore. Pour l’heure, nous devons nous contenter de créer et soutenir tout ce qui peut venir de la base, toute initiative d’association de quartier, de groupement professionnel, d’école ou de groupe de formation. Nous devons nous garder de tout césarisme et privilégier au maximum le temps long par la préparation et la formation des successeurs afin que les initiatives même les meilleurs ne disparaissent pas à chaque fois avec leur fondateur.
La dénonciation des forces de l’ordre seule ou la promotion de l’anarchie seule n’a pas de sens et ne peut se comprendre qu’en s’articulant dans une pensée plus large. C’est pourquoi ces sujets, parfois énoncés avec une certaine posture contestataire peuvent être mal compris voir rebuter certains. Pourtant une certaine prudence à défaut d’une hostilité de principe envers la maréchaussée est au moins nécessaire pour entrer réellement dans une réflexion de remise en cause profonde de l’ensemble de l’Etat tel qu’il existe aujourd’hui. Nous ne voulons pas juste prendre le pouvoir pour remplacer les incapables qui en sont à la tête, mais nous voulons faire voler cul par dessus tête l’ensemble du monde tel qu’il est bâti aujourd’hui pour retrouver l’équilibre du monde, basé sur l’homme inscrit dans une communauté et une histoire. Nous ne croyons pas en un monde idéal mais nous croyons que la liberté même si elle est plus contraignante et plus fatigante que l’esclavage mène les hommes plus loin qu’avec le consumérisme et l’abrutissement des masses.
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