2084, une colonie humaine sur un satellite de saturne. une société démocratique nommée Cerclon. Chaque individu, ou plutôt dividu, connaît sa place dans la société grâce à un grand classement qui a lieu tous les deux ans nommés la clastre. Ce grand classement, fruit des observations de vos supérieurs, de vos voisins mais aussi de votre famille peut permettre à chaque individu d’évoluer dans la société. Chaque évolution ou involution entraîne systématiquement un changement du niveau de vie, du lieu d’habitat et de l’accès aux loisirs.
Une société vivant dans une bulle au milieu d’une planète inhospitalière, une société où chaque rouage bien huilé, lui permet de tourner comme une montre suisse. Chacun aspire à grimper les échelons du clastre, chacun aspire à un plus grand confort et c’est là le seul horizon des membres de cette société.
Et pourtant un village d’irréductible Gaulois résiste encore et toujours, non pardon, des humains refuse de se résigner à être de simple rouage, à n’être qu’une parenthèse de consommation, ces humains veulent vivre libres, loin de cette prison à ciel ouvert qu’est la société cerclon. Leurs noms ? La Volte.D’escapades dans la zone libre du dehors, à de l’agit prop, ils passeront peu à peu à des modes d’actions plus violents jusqu’à ébranler le principe même de la clastre et de toute cette colonie humaine.
Le roman « La Zone du dehors » a été écrit en 1999 par Alain Damasio. Cette dystopie dynamique, directe héritière de 1984, permet de réactualiser la critique du monde techno-totalitaire. On sera d’abord effaré par la description de cette société imaginaire, puis peu à peu est effrayée par les similitudes avec le monde dans lequel nous vivons.
Alain Damasio est aujourd’hui le rédacteur en chef de la revue Socialter, revue de sociologie et d’étude politique. Penseur de gauche, il a notamment produit d’intéressantes réflexions à la suite de Foucaud et Deleuze sur les sociétés de contrôle technocratique. Alain Damasio a aussi pris position en faveur des ZAD mais aussi des gilets jaunes.
Bref, cet ouvrage de science fiction sans prétention vous permettra d’aller plus loin que les classiques « 1984 » ou « Le Meilleur des mondes ». Son rythme romanesque et son imaginaire permettent de lier l’utile à l’agréable. De passer un bon moment de détente, tout en débroussaillant de nouvelles notions politiques.
Pour aller plus loin :
Comité Invisible, L’Insurrection qui vient, Paris, La Fabrique éditions, 2007.
Comité Invisible, À nos amis, Paris, La Fabrique éditions, 2014.
Comité Invisible, Maintenant, Paris, La Fabrique éditions, 2017.
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