Comment résister et ne pas disparaitre ? Depuis des décennies, tout français sincère se pose cette question. Face au double front du libéralisme effréné d’un coté et de l’immigration sauvage de l’autre, notre âme se disloque et bien peu ont des solutions.

La solution personne ne la trouve car personne ne sait chercher. Nous courrons tous comme des poules sans tête à essayer d’éteindre des incendies sans se poser trente secondes pour comprendre qui allume le feu. Le problème du petit peuple de France ce que Jérôme Sainte Marie appelle le bloc populaire est qu’il a perdu ses têtes pensantes.

Il n’y pas si longtemps, les prolétaires se formaient, lisaient, assistaient à des meetings et des conférences. Bien sûr pas tous. Mais une minorité agissante suffisamment formée et organisée pour influencer les masses et affronter la bourgeoisie. Et ils avaient compris que c’est par l’instruction qu’on gagnait la guerre.

Selon son obédience on allait chez le curé ou chez le camarade commissaire politique et on réfléchissait. Au début du XXe siècle on voit apparaitre nombres d’initiatives « d’éducation populaire » qu’elles soient Chrétienne (comme Le Sillon de Marc Sangnier) ou laïc (comme la Ligue de l’enseignement de Jean Macé). Leur but ? Lutter contre la tyrannie, éduquer les masses et s’organiser pour briser les chaines.

Qu’est ce qui a changé depuis ce temps ? Outre la disparition des corps intermédiaire et des deux contre-pouvoirs historiques (l’Eglise et le PC qui dispensait de solide formation politique), la différence est que « le système » à compris que c’était l’intelligence qui fallait abattre la première pour établir un règne totalitaire. Gunther Anders écrivait en 1956 : « « On ne mesure pas la puissance d’une idéologie aux seules réponses qu’elle est capable de donner, mais aussi aux questions qu’elle parvient à étouffer ».

Pour cela il faut empêcher le peuple de réfléchir. Cela passe par la destruction de l’école comme lieu d’instruction, par la promotion de la Télé et du divertissement (à lire à ce sujet La télévision et les patterns de la culture de masse de Theodor Adorno), par l’imposition de la société du loisir et de la fête (Philippe Muray), par la drogue, le porno j’en passe et des meilleurs. Chaque seconde disponible doit être utilisé pour ne surtout pas réfléchir. Les leaders naturels du peuple sont eux-mêmes tombés dans la marmite. Regardez Maxime Nicolle ou Eric Drouet, leaders des Gilets Jaunes. 20/20 en charisme 0 en idéologie.

Touché les premières, les classes populaires ont subi de plein fouet cet embourgeoisement mental. Mais chez les soi-disant élites ce n’est guère mieux. Qui lit encore des ouvrages politiques ? Qui se cultive ? Qui va au théâtre ? qui assiste à des conférences ? Réponse : les retraités et la classe managériale grisonnante. Et comme on le voit à chaque évènement (conflits sociaux, covid, élections…) Ils sont tous à fusiller dans le camp des traitres. Ils ne servent qu’à protéger le camp des méchants et ses privilèges.

C’est donc à nous, les gentils, de nous réapproprier l’intelligence. Cela demande un effort colossal. Nous sommes baignés dans le monde moderne jusqu’à l’os et les tentations de procrastiner sont grandes. Nous n’avons hélas plus le temps de glander.

Réunissons-nous, lisons, réfléchissons, élaborons des hypothèses, réapproprions-nous le temps long de la sagesse. Comparons nos idées entre divers horizons et diverses disciplines. C’est comme le sport au début c’est surhumain puis on y prend goût.

Le travail idéologique doit toujours précéder l’action. Nos ennemis réfléchissent et gagnent. A nous humblement de rétablir l’équilibre.

Pour Aller plus loin :

–> »Les dix stratégies de manipulation de masses » de Noam Chomsky

–> »L’obsolescence de l’homme » de Günter Anders