Depuis maintenant une vingtaine d’années, le phénomène des néo-ruraux devient un phénomène de société à tel point que la région du Limousin a organisé à quatre reprises une « foire nationale de l’installation en milieu rural », la dernière a eu lieu en 2007.On estime que 600 à 800 000 personnes ont quitté les territoires métropolitains entre 2015 et 2018 pour s’installer dans des espaces ruraux.
Ce nouveau rêve français peut révéler des mauvaises surprises, loin des images de blé dorés, de pâtures broutées par les vaches, de paysannerie joviale et festive…
Les néo-ruraux sont-ils, au fond, si différent des colons qui viennent apporter, ou du moins le pense-t-il, la richesse économique ou culturelle ?
Souvent citoyens engagés, les néo-ruraux investissent le conseil municipal pour y porter leur projet d’universalisme, de « tiers lieu », pour y développer leur festivisme incessant qui remplace fêtes populaires ou traditionnelles par une agriculture de sculpteurs, de créateurs, d’artistes…
Les valeurs urbaines se heurtent aux valeurs plus conservatrices des autochtones : aménagement du territoire, construction d’équipements, délocalisation des services urbains…
Le conflit peut se nouer autour de la chasse, véritable mode de vie et passion partagée par les ruraux souvent incompris des néo-ruraux.
Il faut dire que la ruralité, la campagne n’est pas plus silencieuse que la ville, elle a des sonorités différentes : clochers, poules, coq, vaches, coups de fusil, tracteur… auquel il faut s’habituer.
Interrogés par IPSOS en 2003, les néo-ruraux considèrent que les difficultés d’adaptation à la vie locale et d’intégration à la population locale sont les deux principaux factures d’échec des installations à la campagne.
Pour les néo-ruraux qui sont souvent des CSP+, le voisinage d’ouvriers, de petits employés ou d’artisans qui habitent les territoires ruraux peut être vécu comme une dégradation.
L’idéal des néo-ruraux est résumé dans l’hymne de campagne de Tryo « Assieds-toi près d’un vieux chêne et compare le à la race humaine (…) mérite-t-il les coups de hache qui le saignent ? »
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